NKUMWIMBA NKONGOLO MWAMBA #3

Le lieu de naissance de Nkongolo Mwamba

Les auteurs coloniaux ont rassemblé des récits sur Nkumwimba Nkongolo Mwamba. En effet, l’interprétation de ces traditions a donné lieu à de nombreuses zones d’ombre concernant ce personnage dans l’histoire sociale des Baluba. Parmi ces incertitudes figurent celles sur l’année et le lieu de naissance de Nkumwimba Nkongolo Mwamba. Jason Ilunga Sendwe a affirmé que Nkongolo Mwamba serait né à environ 10 kilomètres de sa capitale, Mwibele (Sendwe, 1954 : 11). Il est important de noter que Mwibele existait déjà avant l’émergence de l’Empire. Selon la tradition, Nkongolo Mwamba aurait fondé Mwibele Ntanda en réponse à une prophétie du devin-prêtre Nkulu wa Manyinga. Ce dernier avait annoncé que, lors de la naissance de Bulopwe, qui unirait tous les Baluba, ceux-ci se rassembleraient à Mwibele Ntanda. Cette prophétie sera développée dans une étude ethnographique des Baluba, de l’Antiquité au Ve siècle. Jason Ilunga Sendwe n’a pas spécifié la ville exacte de la naissance de Nkongolo Mwamba. Il a simplement mentionné qu’elle se trouvait à environ dix kilomètres de Mwibele, la capitale politique. Il est important de souligner que tous les historiens, y compris Lukanda Lwa Malale, ont évité de se prononcer sur la ville, le lieu et l’année exacts de la naissance de Nkongolo Mwamba. Toutefois, ils ont consigné qu’il était né à une distance d’environ dix kilomètres de la capitale. Cependant, les traditions orales, qui subsistent encore dans certaines communautés actuelles, sont plus précises concernant le lieu de naissance de Nkongolo Mwamba.

Pour établir avec précision la date et le lieu de naissance de ce personnage historique, nous avons collecté des informations auprès des autorités traditionnelles dans les principaux villages où Nkumwimba Nkongolo Mwamba avait séjourné avant de s’installer à Mwibele Ntanda. Nous avons ensuite comparé ces données avec les écrits existants, ce qui nous a permis de découvrir pour la première fois la ville ainsi que l’année de naissance du plus grand empereur de tous les temps. Les recherches effectuées dans les régions de Kabongo et Malemba Nkulu, et plus précisément dans les villages Kamungu, Kabobwe, Kamunza, Kakongolo, Kisanga, Mwibele, Zwibi et Djobo, ont révélé que Kisanga est le lieu de naissance de Nkongolo Mwamba. Le premier indice étayant cette affirmation est fourni par les travaux de Pierre Colle en 1913. Il a en effet recueilli les traditions ancestrales et a découvert que le père de Nkongolo Mwamba, Kahata Kazadi Monga, était un pêcheur originaire de Buleya. Apparemment, il aurait quitté son village pour se rendre au lac Kisale dans le territoire de Bukama, avant de s’installer définitivement dans le territoire de Kabongo, près du lac Boya, où il se serait adonné à la pêche et à l’éducation de ses enfants. Selon la tradition, Kahata Muleya Monga s’était installé à Kisanga. En effet, ce village existe toujours à cet endroit, à quelques minutes du lac Boya. Les anciens, en particulier Mfumu Kime, ont confirmé que Nkongolo Mwamba était né à Kisanga. Cette information a été corroborée par plusieurs notables. De plus, il semblerait que ce lieu soit situé à environ 10 km à pied de Mwibele, comme l’atteste également Sendwe. Il existe des preuves onomastiques et des témoignages traditionnels qui attestent du lieu de naissance de Nkongolo Mwamba. En plus des éléments onomastiques qui confirment les récits historiques, d’autres sources traditionnelles attestent que Kisanga est bel et bien le lieu de naissance de Nkongolo Mwamba.

Pendant la collecte de données, un centenaire nommé Múlúba et résidant à Lenge Gare, village du nom de Sashila, a témoigné que Nkongolo Mwamba était né à Kisanga pendant l’ère de Kainyainya. Selon lui, les parents de l’empereur venaient de Buleya. Ils ont résidé un certain temps près du lac Kisale, où le père exerçait la pêche. Cependant, la famille dut quitter Buleya pour retourner chez elle avant que Muleya Monga, père de Nkongolo Mwamba, ne décide d’aller au lac Boya. Selon le témoin, il possédait une palette de lukasa qu’il prétend avoir héritée de son grand-père dans les années 1930. Cette palette indiquait le chemin emprunté par Kahata Muleya Monga, de Buleya, en passant par le lac Kisale, jusqu’à Kabongo et Kisanga. Il avait également affirmé que le village où la mère de Nkongolo avait accouché avait été ultérieurement rebaptisé Kakongolo en l’honneur de ce roi, qui l’avait reconstruit et lui avait donné son nom. En effet, nous avons pu vérifier ses affirmations en lisant les informations sur une palette de Lukasa, grâce à notre connaissance de cette écriture. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à récupérer ce lukasa, car le vieil homme a refusé de le céder, craignant qu’il ne soit vendu. Nkongolo Mwamba est né à Kisanga, où il a vécu son enfance. Comme les Baluba Kalanga d’autrefois, qui se distinguaient par leur teint clair, Nkongolo Mwamba était un Mwémá. Cependant, son association avec le serpent Nkongolo, dont la couleur est jaunâtre, n’est pas justifiée, car les Baluba Kalanga avaient effectivement la peau pâle. Ainsi, lorsqu’ils sont arrivés à Kisanga, le couple Monga Kahata Muleya et Malungo Ndayi Mwamba avaient la peau claire. Ils ont eu ensemble un enfant qui leur ressemble. Plus tard, cet individu deviendra le prestigieux chef Nkongolo Mwamba.

Année de naissance de Nkongolo Mwamba

La date exacte de la naissance de Nkongolo Mwamba est inconnue. En effet, les sources écrites ne permettent pas de la confirmer de manière définitive. Toutefois, il est possible de formuler une estimation approximative en analysant les données historiques disponibles et en tenant compte des récits traditionnels recueillis auprès des spécialistes de l’histoire des Baluba, ainsi que des informations transmises par les anciens. Ces facteurs nous aident à évaluer approximativement l’année de la naissance du monarque. Grâce aux recherches de Banza Mwepu Mulundwe, on sait maintenant que l’Empire Kiluba a vu le jour au cours des premières décennies du huitième siècle kiluba[1] (Mulundwe, 2001 : 61-62). Certains anciens, comme ma propre mère, affirment qu’il serait né le deuxième jour du mois de décembre.

À ce stade, on peut envisager deux approches pour déterminer l’année de naissance de Nkongolo Mwamba. La première consiste à analyser les circonstances de son accession au trône dans le royaume de Kalanga. La seconde est d’étudier les informations tirées du récit de Sashila. Dans la tradition des Baluba Kalanga, qui ont fondé le royaume de Kalanga, on ne pouvait accéder au pouvoir avant d’avoir atteint l’âge de trente ans. C’est à cet âge-là qu’on pouvait être responsable des affaires de la ville, faire partie de la rotation du Bufumu, siéger au Conseil des Anciens, être choisi comme Twite, Inabanza, etc. Cette société, structurée en fonction de l’âge et de la sagesse, accordait une grande importance au développement psychologique des jeunes initiés à la confrérie de Mbudye. En effet, un dicton de la société kiluba affirme : « Bukulu ke Myaka’ho, bukulu i ñenyi », ce qui signifie que ce n’est pas le nombre d’années qui détermine la maturité d’un homme, mais la sagesse acquise avec l’expérience. Selon cette conception, l’âge ne détermine pas forcément l’âge d’une personne. Les anciens affirment d’ailleurs que Nkongolo Mwamba avait 25 ans, lorsqu’il débuta sa carrière militaire auprès du chef Kalenga Masanza Mamba. De plus, les traditions rapportent qu’il était encore jeune lorsqu’il entama ses campagnes de conquête. Womersley, dans ses écrits, évoque également cette jeunesse du souverain au début de ses conquêtes : « Vers l’époque de la mort de Kalenga Masanza, le tyran Kongolo était un jeune homme en pleine ascension, s’imposant dans cette même région en tuant et en conquérant à tout-va » (Womersley, 1984 : 4).

Il sera question, dans les pages suivantes, des détails concernant Kalenga Masanza Mamba, souverain du royaume de Kalanga. D’après les informations collectées, Nkongolo Mwamba, qui exerçait la fonction de chef d’armée, put prendre le pouvoir après la mort de Kalenga Masanza. Il est important de souligner qu’en kiluba, le mot « jeune » ne se réfère pas obligatoirement à un enfant, mais plutôt à une personne âgée de 25 à 35 ans. Selon les notables du village de Kahako, c’est à l’âge de 35 ans que Nkongolo Mwamba est devenu Mulopwe. À cette époque, il était déjà marié à Seya, sa première femme, et leur union a donné naissance à la dynastie des chefs Kisula, basée dans le village de Kisula, situé sur le territoire de Kabongo, voisin du village de Kabunda[2]. En ce qui concerne l’ascension au pouvoir de Nkongolo Mwamba sur le royaume de Bakalanga ou Kalanga, Makonga écrit :

« En effet, quand il eut atteint l’âge d’homme, il commença par se faire des adeptes de son choix parmi les braves jeunes Bakalanga. Il réussit si bien que, peu après, il se trouva à la tête d’une forte armée. Il entama immédiatement l’œuvre de son rêve. Le fils du pêcheur fit merveille. Il fit preuve d’un esprit persévérant et d’un habile guerrier. Il soumit successivement les divers clans, se rendit redoutable et populaire. Tous l’honorèrent en véritable monarque » (Makonga, 1948 : 306).

Selon Sashila, les campagnes de Nkongolo Mwamba ont duré une décennie après le décès de Kalenga Masanza, qui avait régné pendant quarante-quatre ans. D’après les témoignages oraux recueillis dans diverses régions et communautés, Nkongolo Mwamba aurait régné pendant plus de cinquante-deux ans. Selon Mulundwe (2001 : 61-62), l’empire des Baluba remonterait au début du huitième siècle, soit vers l’an 700[3]. Cela implique que le règne de Kalenga Masanza se serait étendu de 700 à 744. Par conséquent, les dix années de campagnes militaires évoquées par Sashila concernant Nkongolo Mwamba correspondraient à la période allant de 744 à 754. En conséquence, le règne de Nkongolo Mwamba s’étendra de 755 à 807, puisque 807 – 755 = 52 ans, soit la durée du règne selon les traditions orales. Selon la tradition, Nkongolo Mwamba devint Mulopwe à l’âge de trente-cinq ans. En partant de cette information, on peut estimer qu’il est né vers 720. En effet, 755 – 720 = 35. Il est donc possible de supposer que Nkumwimba Nkongolo Mwamba est né à Kisanga vers 720. Sashila rapporte que Nkongolo Mwamba est né le deuxième jour de la nouvelle lune de Kiswa Mukata, selon le calendrier kiluba. Ce dernier est composé de treize mois lunaires, dont le premier est Mvula Imbedi, qui correspond au mois de septembre dans le calendrier grégorien. Le quatrième mois, qui correspond au mois de décembre dans le calendrier occidental, est nommé Kiswa Mukata. Par conséquent, on peut postuler que Nkumwimba Nkongolo Mwamba, descendant de Kahata Muleya Monga, est entré dans ce monde le 2 décembre 720 à Kisanga et qu’il aurait vécu jusqu’en 807.

Famille biologique de Nkongolo Mwamba

Nkumwimba Nkongolo Mwamba est né au village de Kisanga en décembre 720. Il était un Múlúba Kalanga, originaire du village de Buleya, et il faisait partie du clan des bene Mbayo. Il est maintenant temps d’analyser les origines familiales et le parcours politique de Nkumwimba Nkongolo Mwamba. D’après Mutonkole, deux éléments tirés de la tradition orale baluba peuvent révéler ses liens de parenté. Tout d’abord, on peut se demander :

« Nkongolo Mwamba wa Kapata Kazadi wajikile wandi amba najika nkijika ? Lê najikile ôbé ? Ami najikile lolo : Nkongolo Mwamba de Kapata Kazadi qui enterra la sienne et dit : comment ne pouvais-je pas enterrer ? Avais-je enterré la vôtre ? Moi, j’avais enterré ma mère » (Mutonkole, 2007 : 117).

Ce texte révèle les appellations des géniteurs de Nkumwimba Nkongolo Mwamba : Kahata Muleya Monga et Mwamba Ndai Malungo. Selon la terminologie traditionnelle des Baluba, l’ajout du préfixe “wa” entre deux noms indique que le nom précédant “wa” est celui de la progéniture, tandis que le nom suivant “wa” correspond au nom du père ou de la mère, surtout dans les familles polyandriques. Comme Muleya Monga avait deux épouses, les enfants étaient identifiés par les noms de leurs mères. Par conséquent, le nom de Nkumwimba Nkongolo Mwamba peut être compris comme suit :

• Nkumwimba : son nom d’essence ou dijina dya mu nda,
• Nkongolo : son prénom ou dijina dya pa nja,
• Mwamba : le nom de sa mère.

Comme nous l’avons déjà mentionné, ses parents venaient du village de Buleya, dans le nord du territoire de Kabongo. Nkumwimba Nkongolo Mwamba avait deux jeunes sœurs, Kabange Ndayi Keta (Mabela) et Nongo Ndayi Ngoyi (Bulanda). Ses parents appartenaient au clan Bene-Mbayo (Colle, 2021 : 353-354).

Il est crucial de noter que la littérature orale, transcrite durant la période coloniale, s’est principalement concentrée sur les figures de Nkongolo Mwamba, Ilunga Kakenda Mbidi Kiluwe et les sœurs de Nkongolo Mwamba. Cela a eu pour conséquence de négliger de nombreuses informations sur sa famille biologique. 

En réalité, Kahata Muleya Monga et sa femme ont eu plus de trois enfants. Nkongolo Mwamba avait deux frères aînés, trois frères cadets et une petite sœur cadette, qui est souvent confondue avec Keta. Selon le vieux Sashila Mutombo, les frères aînés de Nkongolo Mwamba s’appelaient Kabongo Kahata Kyela, qui était l’aîné de la famille, et Katoloko Masengo Banza, qui était le cadet. Ensuite venait Kaléngé Muleya Mwana, juste avant Nkongolo Mwamba. Puis venaient Bulanda, Mabela, puis les deux derniers garçons : Lenge Kihuku Kalumba Mwamba et Kabemba Kazadi Kakudi. La benjamine de la fratrie se nommait Mande Malungo Mukala. Les frères de Nkongolo Mwamba ont contribué de manière significative à l’ascension au pouvoir de leur frère. Toutefois, leur apport a été sous-estimé en raison de la focalisation sur certains événements clés de l’histoire. Par exemple, Kalenge Muleya Mwana fonda le village de Seya, qui existe encore aujourd’hui. Quant à Kabongo Kahata Kyela, il étendit le royaume de Kalanga vers le sud sous le règne de Nkumwimba Nkongolo Mwamba. Katoloko Masengo Banza était un expert dans la construction de mato (pirogues), qui sont indispensables pour la pêche sur le lac Boya. Il serait donc pertinent et nécessaire d’étudier en profondeur le clan de Kahata Muleya Monga.

Les enfants de Nkongolo Mwamba

Les récits fascinants sur Nkumwimba Nkongolo Mwamba ont donné lieu à des interprétations variées et parfois irréalistes de sa personnalité. Cependant, l’histoire authentique de Nkumwimba Nkongolo est claire et sans équivoque, car les anciens de nos villages conservent encore ce récit, malgré le passage des années.

Il faut d’abord souligner que la littérature coloniale affirme, à tort, que Nkumwimba Nkongolo Mwamba aurait épousé sa demi-sœur, Nsungu, par crainte d’être trahi. On retrouve ce récit dans les travaux de chercheurs, tels que Williams Burton, Verhulpen, Reefe, ainsi que dans certains ouvrages rédigés par les Baluba eux-mêmes. Le pire est que certains auteurs vont jusqu’à affirmer qu’il a eu des relations sexuelles avec ses sœurs et même avec les femmes d’Ilunga Kakenda Mbidi Kiluwe. Ces affirmations sont clairement fausses et trompeuses. Des universitaires occidentaux les ont propagées dans le but de dévaloriser l’image et la réputation de Nkumwimba Nkongolo Mwamba. En réalité, il n’a jamais épousé sa demi-sœur Nsungu. En effet, elle était l’épouse du notable Mwimbi-a-Nkunga et elles eurent ensemble des enfants : Makonga-a-Mwimbi, Kazadi, Ndala-a-Makonga, Kiyombo-kya-Nkunga et Sailwa. Lorsque Mwimbi-a-Nkunga a décidé de quitter la région pour aller au sud, en raison de son refus de se battre contre Kalala Ilunga (Makonga, 1948 : 314-315). Il est faux de l’accuser d’avoir eu des relations incestueuses avec ses sœurs, puisque l’inceste, même sacré, est formellement interdit entre frères et sœurs de sang. Alors, qui sont ces mystérieuses femmes, les épouses de Nkumwimba Nkongolo Mwamba ? La réponse se trouve dans le portrait de sa personnalité, tel qu’il est décrit par les anciens. Nkongolo Mwamba est décrit ainsi :

« Nkongolo Mwamba kasuyasuya, wasuyile mu nda mwa inandi, mulumy’a Seya ne Malale : Nkongolo Mwamba, le perpétuel compliqué, qui était déjà difficile (même) dans le sein de sa mère, LUI LE MARI DE SEYA ET DE MALALE » (Lukanda, 2024 : 29-35).

Cette maxime éclaircit le fait que les épouses de Nkumwimba Nkongolo Mwamba étaient Seya et Malale. Elles ne sont pas ses cousines ou ses demi-sœurs. Seya est originaire du village de Kimona ; sa famille cultive la terre. Elle a connu Nkongolo Mwamba au village de Kamungu, où ils se sont mariés. Quant à Malale, elle est la fille du chef Mangembe, de Kabobwe. Ces femmes n’avaient pas de lien familial direct avec Nkongolo Mwamba, qui, lui, venait de la famille royale du Royaume de Kalanga. Avec ses deux femmes, Nkumwimba Nkongolo Mwamba a eu plus de sept enfants. Trois d’entre eux ont joué un rôle important dans l’histoire sociale des Baluba :

• Ngoyi Manyi Muleya. Ce fils s’est installé dans le territoire de Malemba Nkulu, où son village porte aujourd’hui ce même nom. Mutonkole rapporte : « Ngoyi Manyi s’est appelé dans le temps Ngoya-Nkongolo, c’est-à-dire Ngoyi ya Nkongolo, Ngoyi, fils de Nkongolo (Ngoyi, enfant de Nkongolo ou Ngoyi, terre de Nkongolo) » (Mutonkole, 2007 :  122). Et le même auteur rapporte : « L’histoire raconte que les descendants de Nkongolo Mwamba ont occupé la région de Ngoyi-Manyi après l’assassinat de leur chef » (Mutonkole, 2007 : 132).
• Kisula : après la mort de son père, Nkongolo Kisula était parti s’installer ailleurs qu’à Mwibele. Il fonda le village de Kisula situé entre le village de Nyembo et Kabunda. Le clan de ce fils continue jusqu’à ce jour à diriger le village.
• Mwabi (garçon) et Mujinga (fille). Ils sont les héritiers du clan des habitants du premier village où résidait Nkongolo Mwamba. Ce village est situé entre les villages de Kalumbu et Kimona, tout près de Lubyai (Womersley, 1984 : 2). Aujourd’hui, les descendants de ces enfants vivent à Nyembo, près de Kamungu.

[1] Nous savons maintenant que c’est après les travaux de Lukanda Lwa Malale et de Banza Mwepu Mulundwe que l’unification politique des Baluba, qui a donné naissance à l’État unique regroupant tous les Baluba, commença au VIII^e siècle, vers 700. Selon les anciens, il y aurait eu plus de 725 ans entre la mort de Kasongo Kaunga et l’avènement de Bulopwe bwa Buluba. En partant de cette observation, les 725 ans nous conduisent à l’an – 25 avant Jésus-Christ, ce qui correspond à 2 000 ans d’écart entre la séparation linguistique entre le Kibemba et le Kiluba, selon les recherches de Thomas Q. Reffe menées dans les années 1970.

[2] Kasongo Kapya Kisula (H). Age 80 ans. Notable coutumier, griot et Mbudye. Information recueillie à Kahako, le 05 août 2022. Territoire de Kabongo, province du Haut – Lomami. Les informations confirmées également à Kaboto par les notables coutumiers.

[3] L’année 700 kiluba équivaut à l’année 675 du calendrier grégorien.