Cette chefferie « comprend cinq groupements et compte 22 villages. Sa population est d’environ 120.000 âmes sur une superficie de ± 9.800 km2. La chefferie de Kayamba s’étend de part d’autre de la Lubangule :
- Rive gauche ; en amont de la source : Yamba Mpongo, Mudindwa, Kayi, Muzubuyi, Lwamba Sakadi, Kisaho, Kondo Ntanda, Kitoha, Kabamba, Kabendie, Kateo, Kilumbu, Kahako, Mwala et Selemyamba.
- Rive droite : Kibila, Mukaya, Kafuku, Kamayi, Kalamba, Kebale ; Nsulo Yalowa, Nkoba, Kisulo, Kidianga, Mombela, Lowa, Kanyange, Kamiyenze et Kilamboya » (Mbayo Munguyi, 2024 : 5 – 6).
La chefferie fut jadis un kilolo soumis à l’autorité du souverain Kabongo Nkumwimba Ka Nshimbu, jusqu’à la nomination de Kayamba Ntombe, fils de Kasongo-A-Kinyema comme chef de Kayamba.
Historiquement, la région constituait autrefois un Bulolo Kivunge relevant de l’autorité centrale de l’État Kiluba. En 1917, les administrateurs coloniaux, cherchant à écarter le chef Kivunge qui opposait une résistance, ont désigné Kayamba pour prendre la tête de cette région. La chefferie se compose de quatre groupements : Kahako (Kivunge), Mwala, Mukaya et Mudindwa.
Secteur Nord –Baluba
Le secteur Nord-Baluba s’étend sur sept groupements, à savoir : Mbidi-kwibwe, Dipeba, Kipete, Lumba, Musule, Ngende et Tambayi.
Territoire de Kambove
Figure 3. Carte territoriale

Le territoire de Kambove est situé dans la province du Haut-Katanga, conformément à l’organisation politico-administrative de la République Démocratique du Congo. Ce territoire, ainsi que la ville de Likasi, constitue une zone d’appartenance historique aux Baluba-Sanga. Originaires de Membe, les Baluba s’y sont établis et y ont fondé une chefferie. Celle-ci a connu un essor significatif, favorisé par la richesse des ressources naturelles, permettant ainsi aux Baluba de supplanter les premiers habitants de la région, notamment les Pygmées et d’autres groupes tels que les Lamba. Cependant, ces derniers ont pu négocier un traité qui leur a permis de rester sur le territoire. Au début du XIXᵉ siècle, ils ont établi une chefferie Lamba avec un chef appelé Katanga.
Aux alentours de 1830, le territoire de Kambove a suscité l’intérêt des trafiquants arabo-swahilis, déjà présents au Katanga, notamment dans le royaume de Mwant Yav, depuis la fin des années 1780. Un événement notable pour cette région se produit en 1850 avec l’arrivée de Kalasa, le père de M’Siri. Kalasa, venu pour acquérir de l’ivoire, a établi des relations amicales avec le chef Katanga de la chefferie de Lamba.
Ce commerce florissant a permis à Kalasa de renforcer l’influence de sa chefferie. Cette dynamique s’est amplifiée avec l’arrivée de son fils, M’Siri, en 1860. M’Siri a pris le contrôle des Basanga en 1875, menant des campagnes de déstabilisation dans la région. Ces bouleversements ont conduit à une perte de domination des Baluba-Sanga sur la sousrégion, phénomène qui coïncide avec l’arrivée des Européens.
Territoire de Kamina
Figure 4. Carte territoriale

Le territoire de Kamina occupe une position centrale en tant que chef-lieu de la province du Haut-omami en République Démocratique du Congo. Avec une superficie dépassant les 40 214 km², il abrite actuellement une population d’environ 400 000 habitants.
La ville de Kamina est stratégiquement située à la croisée de trois lignes ferroviaires majeures : celle se dirigeant vers le Nord (Kindu) et le Nord-est (Kalemie), celle s’orientant vers le Nord-ouest jusqu’aux provinces de Lomami et du Kasayi, et celle menant vers le Sud en direction de Lubumbashi.
Sur le plan agricole, le territoire de Kamina produit une variété impressionnante de cultures : maïs, manioc, arachides, haricots, riz paddy, patates douces, pommes de terre, taro, niébé, voandzou, ainsi que des cultures commerciales telles que les palmiers éléasis, le café, la canne à sucre, les choux de Chine, les amarantes, les céleris, les tomates, les choux pommés, les carottes, les oignons, les oseilles, le gombo, les papayes, les oranges, les mandarines, les citrons, les avocats, les mangues, les goyaves, les corossols, les ananas et les bananes. Ces productions agricoles et l’élevage constituent les principales activités économiques du territoire.
L’exploitation artisanale des matières premières y est également florissante, profitant des importantes ressources minières présentes dans son sous-sol. Le territoire est caractérisé par de vastes plaines s’étendant à perte de vue, où les savanes herbeuses alternent avec les forêts galerie qui bordent les cours d’eau, petits et grands, ainsi que les ruisseaux. Ces cours d’eau sont réputés pour leur abondance en poissons.
Organisation politico – coutumière
Traditionnellement, le territoire de Kamina se trouve au cœur du Buluba, une région historiquement partagée entre les royaumes de Mutombo Mukulu, Kayembe Mukulu et Kalanga. Occupé exclusivement par des Baluba, le territoire utilise le kiluba comme langue principale, bien que le swahili, le lingala, le français et l’anglais soient également parlés par la population. Actuellement, le territoire de Kamina est administrativement organisé en deux entités distinctes : le royaume de Kasongo Nyembo et le secteur de Nkinda.
Royaume de Kasongo Nyembo
Le royaume de Kasongo Nyembo a été fondé en 1888. C’est une partie de l’État kiluba résultant de la répartition de l’empire des Baluba par les colons entre Nkumwimba Kabongo Ka Nshimbu (1858 – 1948) et Kasongo Nyembo (1845 – 1931). Le royaume de Kasongo Nyembo se réduit maintenant à la chefferie du même nom du fait que la plupart des royaumes et chefferies qui dépendaient de l’Empire furent affranchis et rendus indépendants par les colons. Le reste de la portion qui revient au Mulopwe Kasongo Nyembo est subdivisé en 20 groupements coutumiers : Samba, Nsungu, Minonga, Mulengi, Lusanga, Mwilambwe, Ngoyi-Mwana, Nyonga, Nzoa, Samitanda, Lukungu, Lukanvwe, Lupanda, Kiseke, Kingo, Kileka, Bulemba, Kaluyi, Kafungo. La capitale du royaume est Kinkunki.
Secteur Nkinda
Ce secteur est constitué de sept groupements : Bas-Lubudi, Kapamba, Kalangu, Lubende, Lubilanji, Samba-Luina, Samba-Lupelu. Ces secteurs sont subalternes à la chefferie de Kasongo Nyembo. Le vieil Ilunga Tharcisse, d’heureuse mémoire, nous décrivait en 2012, le secteur de Kinda : « Aujourd’hui, le secteur de Kinda se trouve à 75 km de Kamina sur la route de Bukama. La grande partie de cette région se trouve dans la vallée qu’arrose la rivière Lovoï entre « Lulu lwa Lukanda, un village du groupement Sungu et Lulu lwa Kashipa », ville de Kabondo, toutes deux sont des régions limitrophes du Nord-Ouest et Nord-Est.
C’est une vallée qui offre un panorama magnifique et admirable d’un point du plateau que nous venons de citer (Lulu lwa Lukanda et Lulu lwa Kashipa). Ce point qu’un certain Mr Pompart (Pumpa en déformation kiluba) a trouvé après le village de Nsungu-Mwane et y construisit, à bord de cette vallée, une maison splendide où il recevait les Européens de la ville de Kamina et autres de passage en tourisme pour, justement, les faire admirer ce paysage d’une beauté extraordinaire par sa verdure riche en couleurs paradisiaques. Ce n’était pas mal comme coin touristique.
Cette petite description du panorama donne l’idée générale de la flore de la région : savane boisée où s’intercalant des galeries forestières des cours d’eau. Quant à la faune, elle était aussi impressionnante et remarquable que la flore : toutes les espèces d’animaux du climat équatorial s’y trouvaient, du plus petit au plus grand, excepté les gros singes (Gorille et Chimpanzé). On pouvait admirer des troupeaux de grandes antilopes dans les avances claires.
Territoire de Kanyama

Figure 4. Carte territoriale
Le territoire de Kanyama est situé à l’extrême ouest du Buluba, en bordure de la province du Lomami. Il s’étend sur une superficie de 13 894 km2 et comptait une population estimée à plus de 550 000 habitants en 2022. Les principales cultures agricoles incluent le manioc, le maïs, le riz, les haricots, les arachides, les patates douces, le soja, les palmiers éléasis, les choux, les amarantes, les tomates, les gombos, les aubergines, le solanum (plus connu sous le nom de mutete ou katete), ainsi que les feuilles de courge appelées culbuta mucheta. Le Territoire est traversé par plusieurs cours d’eau importants tels que les rivières Lubilanji et Lwembe, et il possède également des ressources minérales significatives dans son sous-sol. Les habitants autochtones du Territoire sont des Baluba. La langue parlée est le kiluba.
Organisation politico-coutumière
Le Territoire de Kaniama présente l’une des structures politico-coutumières les plus anciennes au sein du Buluba. Certains historiens avancent même que cette région aurait été le berceau initial de l’État kiluba, avec Tshimbale Bande (Ndaywel, 2011 : 45). Cette assertion ne s’accorde pas avec la vérité historique établie du Territoire. En effet, l’histoire politique traditionnelle de cette contrée remonte bien avant l’unification générale des Baluba. Les récits mettent d’abord en avant Kahanda Mutombo comme l’ancêtre éminent des Baluba de Kalundwe, dont la lignée a été à l’origine du royaume de Kalundwe.
Le personnage historique éminent de cette région est Mutombo Mukulu, descendant jusqu’à la quatrième génération de Kahanda. Mutombo Mukulu se concentra principalement sur l’organisation sociopolitique et territoriale de son État. À sa mort, son fils Mutombo Mwana lui succéda et se révéla être un grand conquérant. Selon la tradition, il fut le premier à introduire la fabrication des flèches de combat dans son milieu. Cette nouvelle arme lui conféra un avantage décisif sur les autres groupes Baluba, lui permettant de soumettre plusieurs clans et villages à son autorité. Il régna pendant plus de 45 ans et fut remplacé par son fils, Tshimbala Mutombo. Ce dernier se distingua par sa politique pacifique qui ramena la stabilité au sein de son royaume.
Pendant son règne, Tshimbala Mutombo initia des programmes agricoles en invitant des experts et des femmes itinérantes à enseigner aux habitants la culture de l’igname et d’autres plantes alimentaires locales. À sa mort, il fut succédé par son fils Tshimbale Mutombo, qui, cependant, ne parvint pas à construire sa capitale. Sa fille, Tshimbale Bande, prit pacifiquement le pouvoir. Quelques années plus tard, Nkumwimba Nkongolo Mwamba arriva dans le Territoire et fut chaleureusement accueilli par la reine. Celle-ci, en raison de son état, lui transmit l’anneau du pouvoir, scellant ainsi l’annexion du royaume de Mutombo Mukulu à la fédération générale des Baluba dirigée par l’empereur Nkumwimba Nkongolo Mwamba. Cette union fut bien accueillie par la population.
Et quelque temps après, le nouvel arrivant regagna Mwibele. Il convient cependant de souligner que le royaume de Mutombo Mukulu avait conservé une grande autonomie dans la gestion de ses affaires intérieures. Les habitants se désolidarisèrent de la fédération générale des Baluba à la mort du souverain fédérateur, Nkumwimba Nkongolo Mwamba, car ils accusaient Kalala Ilunga d’avoir assassiné le Mulopwe. Ainsi, Kazadi Milele, fils de Kalala Ilunga, fut dépêché à Mutombo Mukulu pour les soumettre par la force à la fédération[1].
Ce conquérant s’acquitta victorieusement de sa mission, et le royaume de Mutombo réintégra l’unité politique kiluba. Pendant plus de trente ans, le royaume fut assujetti à l’autorité centrale. Toutefois, à la mort de Kazadi Milele et de Kalala Ilunga, les habitants de Mutombo Mukulu réitérèrent leurs revendications autonomistes. Parfois, ils jouissaient temporairement d’une certaine indépendance ; d’autres fois, ils étaient contraints de réintégrer la fédération générale des Baluba. Pour mettre un terme à ces guerres de résistance, le Mulopwe Kasongo Bonswe convoqua une rencontre avec les Balopwe des royaumes de Mutombo Mukulu, Kinkondja, Kayembe Mukulu, In’a Kiluba, Kibawa Mupèmba et Milumbu[2]. Cette rencontre visait à établir une paix durable et à trouver un compromis permettant de concilier les aspirations autonomistes des différents royaumes avec la nécessité d’une unité politique et administrative au sein de la fédération des Baluba. Les discussions furent longues et ardues, mais elles permirent de jeter les bases d’un nouvel équilibre des pouvoirs, respectueux des particularités de chaque royaume tout en assurant la cohésion de l’ensemble. Ainsi, le royaume de Mutombo Mukulu, tout en conservant une certaine autonomie dans ses affaires intérieures, accepta de reconnaître l’autorité de la fédération générale des Baluba. Ce compromis permit de pacifier la région et d’instaurer une période de stabilité relative, marquée par une coopération plus harmonieuse entre les différents royaumes et la fédération… L’objectif de la rencontre était de trouver une paix durable et de favoriser l’intégration pacifique du royaume de Mutombo. Il ressortit de cette conférence que les royaumes conserveraient leur autonomie en matière de gestion des affaires intérieures, tout en reconnaissant la primauté du pouvoir central sur leurs États-royaumes. Ainsi s’officialisa la fédération kiluba, donnant naissance à l’État Kiluba (Empire), qui perdura jusqu’en 1911.
Depuis Nkongolo Mwana, le royaume de Mutombo a connu plus de quarante-trois souverains, dont le quarante-troisième est Ilunga Stanislas Kanonge, monté sur le trône en 2008. La gouvernance du royaume est rotative entre trois clans : les Baluba, les Basonge et les Balunda (!). Actuellement, ce sont les Basonge qui règnent. Le royaume est aujourd’hui réorganisé en quatorze groupements : Ilunga Mbiya, Kalundwe, Ngombe, Tshibanda, Tshiyi, Yamba, Mwine Nsunga, Sakadi Kisenge, Mwine Luhata, Kihanga, Kansenji, Kayeye, Kamwanga, et Kalulua.
Territoire de Kipushi Figure 5. Carte territoriale

Le territoire de Kipushi se localise dans la province du Haut Katanga, à 30 kilomètres de la ville de Lubumbashi. La région est riche en ressource et d’ailleurs elle fait partie des domaines de l’entreprise de GECAMINES. La cité a connu un développement économique grâce à ses activités minières. Les Baluba autochtones du territoire de Kipushi se situe dans le groupement Kalwa, ainsi que dans le secteur de Bukanda, plus précisément à Kasongo. Et on trouve une petite frage des Baluba dans la chefferie Kaponda plus exactement à Inakiluba. Ces Baluba y sont depuis l’époque de l’empire des Baluba.
[1] Lubamba Ngoyi Mwana (H). Âge 78 ans. Mémorialiste et initiateur de Butanda. Information recueillie à Kalundwe, le 20 août 2022. Territoire de Kanyama, province du Haut Lomami.
[2] Kazadi Misaha (F). Âge 70 ans. Initiatrice et membre de la confrérie de Bulumbu. Information recueillie à Kalundwe, le 20 août 2022. Territoire de Kanyama, province du Haut Lomami.
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